Quand une posture redresse plus qu’un mât de bateau
Une douleur chronique qui freine la performance
Le cas d’un skieur et son combat contre la douleur
Il y a quelques saisons, un skieur de haut niveau est venu me voir, le regard fatigué et le dos encore plus. Depuis des années, il souffrait de douleurs chroniques, diagnostiquées comme une spondylarthrite ankylosante – une inflammation tenace des articulations entre les iliaques et le sacrum, autrement dit une sacrée sacro-iliite.
Le traitement ? Des anti-inflammatoires à la chaîne pour tenir la saison. Mais à force, c’est son estomac qui a fini par crier grâce. Lui, il voulait savoir : "Est-ce qu’on peut faire quelque chose au niveau postural ?" Ma réponse : la maladie est là, certes, mais soulager les douleurs, ça, c’est possible.
L’approche posturale : une alternative efficace
Un bilan complet pour comprendre les déséquilibres
On a donc commencé par un bilan postural complet. Rien n’était laissé au hasard. Les compensations s’étaient installées depuis longtemps, à force d’entraînement intense et d’adaptation progressive à la douleur.
Pendant 3 semaines, on a travaillé ensemble. Chaque jour. En rééquilibrant ce qui pouvait l’être. En relâchant ces fameuses tensions qui tiraient dans le mauvais sens. Et avec l’aide précieuse de l’ostéopathie, on a pu, petit à petit, remettre son corps dans l’axe. Résultat ? Il est retourné skier sans douleur, prêt à retrouver son niveau.
La pause nécessaire pour les athlètes de haut niveau
Pour un lecteur non sportif, 3 semaines de pause, c’est une éternité. Mais pour un athlète de haut niveau ? C’est un clignement d’œil. Mieux vaut "couper" un peu, récupérer proprement, que de forcer et finir par s’arrêter des mois. C’est un calcul simple, mais encore trop souvent négligé.
C’est un challenge récurrent dans le milieu du ski. Je ne compte plus les athlètes qui m’ont consulté pour des douleurs de dos ou de genoux "sans origine précise". Des IRM propres, des examens médicaux sans anomalies… et pourtant, quelque chose ne tourne pas rond.
Le mât de bateau : une métaphore pour comprendre la posture
Comment les déséquilibres s’installent avec le temps
C’est là que j’interviens. J’aime bien utiliser l’image du mât de bateau. Imaginez ce mât, penché d’un côté, à force d’être tiré par des haubans trop tendus, usés par le temps et les efforts répétés. À chaque jour d’entraînement, on tire dans le même sens, et le mât s’adapte… mais au détriment de la structure globale.
Alors, que fait-on ? On détend ce hauban fatigué, on prend soin de lui, et on le remet au travail, avec les autres, pour recréer un équilibre fonctionnel. Bien sûr, l’être humain, c’est un peu plus complexe : on parle d’une structure en 3D, en mouvement, où tout influence tout. La symétrie parfaite ? Elle n’existe pas. L’important, c’est de retrouver une harmonie, où chaque partie du corps fait sa part, sans surcharger les autres.
Mon métier : entre science et intuition
Une passion pour les cas complexes
Un métier de chercheur… et d’éclaireur
Dans mon travail, j’aime chercher. Les cas complexes, ceux qui résistent, sont ceux qui me motivent le plus. Mais parfois, en expliquant ma démarche à l’athlète, on met en lumière quelque chose que je n’avais pas vu. Parce que rien n’est jamais totalement lisible, et c’est ce qui rend ce métier passionnant.
C’est aussi cette approche que je transmets dans ma formation Posture & Perspectives : un œil affûté, une méthode structurée, et surtout, l’humilité de comprendre que le corps humain est une mécanique complexe où tout dialogue, même ce qui semble silencieux.
Et vous, où en êtes-vous avec votre posture ?
Partagez votre expérience !
Vous êtes-vous déjà retrouvé face à une douleur "insaisissable" ? Parfois, c’est en regardant ailleurs que l’on trouve la réponse. Partagez vos expériences ! 😊
D’ailleurs, je travaille actuellement sur une étude pour mieux comprendre les besoins des coachs et kinés sur ce type de cas complexes. Si le sujet vous parle, n’hésitez pas à partager votre avis ici : Questionnaire